Dès 1852, certains bureaux près des gares mirent en place un service supplémentaire, après la 5ème levée du soir, pour permettre aux usagers de déposer des lettres jusqu'à la dernière limite de départ des trains. Les lettres bénéficiant de ce service supplémentaire sont affranchies correctement, le plus souvent oblitérées du losange romain ou bâton, et du cachet à date avec la mention de la 6ème ou de la 7ème levée.
Le cachet rond ne sera utilisé que de 1857 à 1860.Pendant cette période, les postiers chargés de ce ramassage supplémentaire d' "après la 5ème levée", relevaient les boîtes avant le départ des trains poste, mais trouvaient des lettres qui ne leur étaient pas destinées. En théorie, le postier apposait alors sur ces lettres un cachet rond ( voir les exemples ci-dessous) pour justifier le retard pris par ce courrier, puis les déposait alors au bureau d'attache D ( pour les lettres ramassées dans les boîtes DS, DS1, DS2 et DS3). Ces lettres étaient alors aiguillées vers le bureau convenable.
Pourtant, sur les quatre exemples présentés ci-dessous comportant ce fameux cachet rond, deux lettres sont oblitéré s du cachet à date avec levée 6 ou 7 présentant un retard de traitement ( le courrier est arrivé deux jours après le dépôt dans la boîte aux lettres), mais les deux autres comportent ce cachet rond, un cachet à date avec levée 6 ou 7, mais ne présentent pas de retard ( arrivés à destination le lendemain du traitement).......
On est donc en mesure de penser que le postier apposait systématiquement ce cachet rond uniquement sur les lettres ramassées dans la boite après la 5ème levée qui n'étaient pas destinées au bureau dont il dépendait. En fonction des horaires des ambulants, la lettre pouvait alors être traitée sans retard....
Lettre déposée dans la boîte DS, oblitérée du cachet à date 1521 du bureau principal D, 7ème levée, du 19 oct.1857, et du losange bâton D pour Cousances aux Forges. Au verso, on retrouve le cachet à date 1521 du 20 octobre, des cachets ambulants Paris à Strasbourg et Paris à Besançon. Arrivée à destination le 21 octobre. La lettre a donc voyagé le lendemain de son "ramassage". Elle ne dépendait peut-être pas de ce bureau ( Paris à Besançon dépent sûrement de la gare de Lyon...) et a été transmise au bureau correspondant....d'où le retard...
Lettre déposée à la boîte DS1 (ex DS), oblitérée du cachet à date 1521 du bureau principal D, 7ème levée, 10 sept. 1858, losange romain D pour St Germain en Laye. La lettre n'est partie que le 11 sept. 1858 et est arrivée ce jour. La ligne de St Germain ne dépendant pas du bureau D, elle a été transmise au bureau correspondant et traitée le lendemain...d'où le retard...
Lettre déposée à la boîte DS2, oblitérée du cachet à date 1521 du bureau principal D, 6ème levée, 1 février 1860, losange bâton D, pour Marseille. La ligne de Marseille ne dépendant pas du bureau D, elle a été transmise au bureau correspondant et semble être partie le jour même, ayant pu être traitée rapidement entre la 6ème levée et le départ du train. Elle est arrivée le 2 février.
Lettre déposée à la boîte DS3, oblitérée du cachet à date 1521 du bureau principal D , 7ème levée, 12 sept 1857, losange bâton D, pour Sotterville lès Rouen. Cette lettre porte au verso le cachet ambulant Paris au Havre du même jour et a été distribuée le 13 sept. Il n'y a donc pas eu de retard de traitement.
Cas particulier
La lettre suivante date du 4 décembre 1856, donc avant la mise en place des cachets ronds. Elle comporte la griffe " après le départ " signifiant que la lettre n'a pas pu bénéficier du dernier départ du train-poste, et qu'elle a été traitée le lendemain. ( Confirmé par, au verso, le cachet ambulant Paris à Strasbourg du 5/12/1856). On peut remarquer la présence du cachet à date sans levée 1509 du bureau DS et du losange à caractère bâton DS1 ( le bureau DS devint DS1 en 1855).